Page 32 - Les chemins de fer impériaux d'Alsace-Lorraine (extraits)
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INCIDENTS ET ACCIDENTS







                     À la gare de Herrlisheim règne une ambiance électrique :   Au  milieu  des décombres, on s’affaire de toute part.
                     les voyageurs assaillent de questions le personnel de la   Une équipe de la Croix Rouge tente d’extraire le corps
                     gare. La voie étant coupée dans les deux sens, les voya-  du mécanicien de la machine. Aidés d’une locomotive,
                     geurs doivent descendre des trains et rejoindre à pied   plusieurs  équipes  de  cheminots  déblayent  les  voies  :
                     un autre train qui attend quelques centaines de mètres   les châssis, roues, pièces de machines sont attachés à
                     plus  loin, de  l’autre  côté  de  l’accident. Une  cohorte  de   des cordes et poussées en bas du talus de la voie ferrée.
                     cheminots vide  les fourgons des trains et  transfèrent   Les débris restants sont chargés sur des wagons plats.
                                                                                                                  e
                     les bagages.                                          En début d’après-midi, des militaires du 171  régiment
                                                                           d’infanterie (IR 171) de Colmar armé de pelles viennent
                     Les deux trains accidentés ne forment qu’un vaste enche-  prêter main forte aux cheminots dépassés par l’ampleur
                     vêtrement de tôles et de bois. La locomotive du rapide   de la tâche. D’autres cheminots fouillent les débris du
                     repose, les roues en l’air, dans un étang. Les deux voi-  fourgon postal afin de sauver le courrier, en particuliers
                     tures-lits sont  comme pliées en  accordéon,  leur livrée   les plis à destination des Pays-Bas et de l’Angleterre. Un
                     couverte de suie. Des voitures suivantes, deux voitures   peu plus loin, des fonctionnaires de l’EL coordonnent les
                         e
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                     de 2  classe et deux de 3  classe, il ne reste plus que   opérations avec un téléphone de secours branché sur la
                     quelques débris disséminés sur 400 mètres, le reste   ligne du télégraphe.
                     ayant brûlé dans l’incendie. Une dizaine de wagons du
                     train de marchandises sont entièrement détruits. Quant   Devant la durée des travaux de déblaiement, l’EL décide
                     à la locomotive du train de marchandises, elle trône au   de dévier les trains rapides via Colmar – Breisach –
                     milieu des voies, dépourvue de chaudière, telle une bête   Freiburg – Mulhouse. Il faut attendre 17h pour qu’une
                     de somme décapitée.                                   voie soit enfin rouverte à la circulation.


























































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