Page 26 - Les chemins de fer impériaux d'Alsace-Lorraine (extraits)

LE TRAFIC DES MARCHANDISES

Arrivages de malt > 1000t Vin

Diedenhofen Frachtgut
Thionville P.V. 2 142 Régions viticoles, l’Alsace et, dans une moindre mesure,
la Lorraine, produisent des vins réputés, dont une grande
Luxemburg Frachtgut
Luxembourg P.V. 1 805 partie est consommée sur place. Les gares situées
dans le vignoble (Molsheim, Barr, Bennwihr, Ostheim,
Ückingen Ribeauvillé, Moulins-lès-Metz, Ars-sur-Moselle…) expé-
Uckange 1 505
dient aussi bien du vin en fûts qu’en bouteilles. Ce trafic
Metz Frachtgut est parfois encouragé par l’implantation de coopératives,
Metz P.V. 1 433 comme à Dambach et Schiltigheim où s’est implantée
Devant-les-Ponts l’Elsass-Lothringer Central-Winzergenossenschaft (Coo-
Devant-les-Ponts 1 332 pérative centrale des vignerons alsaciens-lorrains).
Dambach expédie ainsi environ 1 000t de vin tandis que
St. Avold
St. Avold 1 008 Schiltigheim en reçoit 1 800t et en réexpédie autant.
Expéditions de malt > 1000t Dans les villes, la présence de grossistes et de nombreux

Stg.-Neudorf Frachtgut débits de boissons créent des flux plus importants : la
Str.-Neudorf P.V. 4 598 gare de marchandises de Metz reçoit ainsi 5 500 tonnes
de vin, celle de Mulhouse 5 600t et celle de Strasbourg
Schiltigheim
Schiltigheim 3 059 (7 500t). Le réseau EL reçoit d’importantes quantités de
vin français (23 000t) dont la majeure partie ne fait appa-
Kogenheim remment que transiter vers les autres régions rhénanes.
Kogenheim 1 213

Quant aux importations de vin italien, en 1913, elles ne
représentent que 2 000t. Il s’agit principalement de vin
destiné au coupage, c’est-à-dire à la fabrication de vin de
Les archives renferment quelques renseignements sur
table. Ce trafic se développe dès l’ouverture du tunnel
l’activité des entrepositaires. En 1912, plusieurs d’entre
du Gotthard et regroupe en fait trois types de marchan-
eux sont actifs à la gare de Mulhouse-Wanne. Les cinq
dises : le vin, les raisins et le moût de raisin. Au cours
principaux génèrent un trafic annuel cumulé de 900
de l’année 1889, une centaine de wagons spéciaux char-
wagons par an. Le plus gros, la société Latsch, est dépo-
gés de moût de raisin ou de vin sont expédiés depuis la
sitaire de la brasserie badoise Riegel, tandis que les éta-
région des Pouilles vers l’Allemagne, ce qui représente
blissements Cladel, Hoffmann et V. Schmoll reçoivent des
un volume d’environ 1,5 million de litres. Trois gares
wagons de Lörrach (Reitterbrauerei), de Freiburg-Süd
de la région de Bari se partagent la quasi-totalité des
(Ganter) ou de Waldkirch (Hirschen-Brauerei). Seuls les
expéditions : Barletta, Trani et Bisceglie. La moitié des
entrepositaires Bisel et Wittig se fournissent en bière
wagons est destinée aux gares du réseau EL, et notam-
de Schiltigheim.
ment celle de Mulhouse, qui absorbe un quart du trafic
total. L’autre moitié du trafic dessert des villes d’Alle-
Les matières premières pour la fabrication de la bière
magne méridionale, en particulier Stuttgart et Landau.
sont l’eau, l’orge et le houblon. Certaines brasseries ne
La quasi-totalité de ces wagons spéciaux appartient à la
sont pas équipées de malteries et doivent importer l’orge
société Cirio et est immatriculée dans le parc du réseau
malté, le plus souvent par la voie ferrée. Environ 4 000t
de la Rete Adriatica, la compagnie des chemins de fer
de malt sont ainsi expédiés au Pays de Bade, tandis que
de l’Adriatique.
2 000t sont importés de France, 2 000t de Rhénanie et
6 000t d’Allemagne méridionale.
Plus rare mais bien meilleur que le vin de coupage, le
champagne est également transporté en train. Le trafic
Quant au houblon, l’arôme de la bière, il est cultivé dans
des bouteilles de vins mousseux est toutefois handicapé
le Nord de l’Alsace ainsi que dans la région de Château-
par les lourdes taxes prélevées par la douane allemande.
Salins. Très léger, il est conditionné en sacs et expédié par
Pour contourner cet obstacle, la maison Mercier & Cie
wagons couverts. La gare de Haguenau expédie 1 400t
(Epernay) fonde une succursale au Luxembourg, pays
de houblon, ce qui représente un volume considérable eu
membre de l’union douanière allemande (Zollverein).
égard à la faible masse volumique du produit.
Elle fait expédier par wagon les vins bruts jusqu’à
Luxembourg, où elle possède des caves pour les cham-
pagniser. En 1898, elle reçoit ainsi 160 wagons en prove-
nance d’Epernay et expédie plus de 740 000 bouteilles de
champagne pour le marché allemand.
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