Page 25 - Les chemins de fer impériaux d'Alsace-Lorraine (extraits)
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En 1913, plus de 170 000 tonnes de fruits et légumes Mulhouse, automne 1898. Depuis maintenant 15 ans,
transitent ainsi par la gare de Deutsch-Avricourt. À le tunnel du Gothard relie l’Italie à l’Europe centrale et
cela, s’ajoutent environ 20 000 tonnes transitant par contribue au développement des échanges économiques
Montreux-Vieux et 12 000 tonnes par Novéant. A l’au- transalpins. Le long du quai de la gare de marchandises de
la Wanne stationnent plusieurs wagons italiens réservés
tomne 1913, jusqu’à quatre trains complets de pommes
au transport de produits alimentaires. Pour venir livrer
traversent chaque jour la gare de Montreux-Vieux.
leurs tomates et autres légumes sur les marchés alsaciens,
Evidemment, seule une petite partie des marchan- ces wagons ont parcouru des centaines de kilomètres,
dises est destinée à la consommation locale. Le gros du bravé les Alpes et les deux rampes du mythique chemin de
trafic ne fait que transiter et poursuit sa route outre- fer du Gothard avec leurs innombrables tunnels, galeries
Rhin, principalement vers le Pays de Bade (39 000t), le et ponts.
Wurttemberg (78 000t) et la Hesse (12 000t). Les expé-
ditions de pommes de terre sont dénombrées à part : on Mülhausen im Herbst 1898. Im Güterbahnhof Wanne ste-
compte 24 000 tonnes passant par Montreux-Vieux et hen ein paar italienische gedeckte Güterwagen an der
5 500 tonnes par Avricourt. Laderampe. Dank der 1883 eröffneten Gotthardbahn
können italienische Lebensmittel in Wagenladungen nach
Mittel- und Nordeuropa exportiert werden.
L’Italie exporte également une quantité non négligeable
de fruits et légumes en Alsace-Lorraine. Dès l’ouverture
de la ligne du Gotthard et la création d’une nouvelle
liaison directe entre l’Allemagne et l’Italie, les produits
italiens conquièrent les marchés de la région. Fruits
méditerranéens, légumes ou volailles sont expédiés
depuis Turin ou Milan et trouvent d’intéressants débou-
chés grâce à leurs qualités et à leurs prix relativement
modiques.
En juin 1883, le journaliste de l’Elsass-Lothringische
Zeitung évoque par exemple l’arrivée en gare de Mulhouse
du train 37 avec, en tête, pas moins de cinq wagons
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