Page 21 - Les chemins de fer impériaux d'Alsace-Lorraine (extraits)
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LE TRAFIC DES VOYAGEURS
à proximité, le train impérial s’arrête en pleine voie, plus Ringelsthal. Le retour à Strasbourg s’effectue en train
précisément au km 3,2 de la ligne Metz-Ars. À cet endroit depuis la gare d’Urmatt. L’après-midi même, le Kaiser
se trouve la maison de garde n°1 et la ferme Tournebride, quitte l’Alsace via Kehl – Appenweier.
à quelques pas du champ de manœuvres. Après la
parade, Guillaume II se rend à Metz puis retourne en En mars 1896, le Kaiser ne fait que passer en Alsace-
train à Courcelles-Chaussy. Le lendemain débutent les Lorraine. Lors de son voyage à Gênes pour rencontrer le
manœuvres aux environs de Courcelles. roi d’Italie et le roi de Roumanie, son train traverse le
réseau entre Strasbourg et Bâle.
Le 9 septembre, le Kaiser se rend à Strasbourg pour y
assister à une parade militaire. Par commodité, il des- L’année suivante, en mai 1897, Guillaume II se rend
cend à la gare de Strasbourg-Neudorf. La parade ter- à nouveau en train à Courcelles. Son convoi l’emmène
minée, il se rend à Metz pour un autre défilé, avant de ensuite à Moulins-lès-Metz et Amanvillers, probable-
rentrer en train à Courcelles-Urville. Le 10 septembre, le ment pour visiter les champs de bataille de la guerre
Kaiser quitte Courcelles pour Karlsruhe via Sarrebruck. de 1870. Le 15 mai, le souverain arrive à Strasbourg. Il
Il revient brièvement en Alsace le 13 septembre, où il quitte ensuite la capitale alsacienne via Wissembourg.
assiste à des manœuvres près de Lauterbourg.
Le 7 mai 1898, le train impérial arrive à Courcelles-
La circulation des trains impériaux, des trains de troupes Chaussy. Le 9 mai, le souverain se rend en train de
pour les manœuvres ainsi que des trains spéciaux mis à Courcelles-Chaussy à Frescaty. Comme d’habitude,
disposition de la population d’assister aux parades, ont son train s’arrête en pleine voie près de la ferme
demandé beaucoup d’engagement de la part des chemi-
Tournebride. Après le défilé, il se rend en voiture à Metz,
nots EL. Le fait que le trafic habituel n’en ait été nulle- où il est rejoint par l’Impératrice venue en train spécial
ment affecté est d’autant plus remarquable. C’est proba- depuis Courcelles. Le retour à Courcelles s’effectue le
blement la raison pour laquelle Mebes, le président de soir même. Le 12 mai, nouveau voyage à Frescaty mais
l’EL, tient à remercier officiellement l’ensemble des che- retour direct à Courcelles sans passer par Metz. Le 15
minots dans un encart publié dans le moniteur officiel
mai, Guillaume II se rend à Strasbourg. Le lendemain,
du réseau.
il effectue une excursion au lac d’Alfeld, dans la vallée
de la Doller. Son train l’emmène jusqu’à Lutterbach où
Le 15 octobre 1895 le Kaiser arrive en train à Courcelles- il doit ensuite embarquer dans un train spécial jusqu’à
Urville, où une quarantaine de chevaux des écuries Masevaux, le terminus de la ligne venant de Cernay.
impériales sont arrivés la veille par wagon depuis Berlin. Après la visite, le Kaiser prend la direction de Mutzig via
Il prend ensuite ses quartiers au château d’Urville. Dans Sélestat – Molsheim. Dans cette dernière gare, le train
l’après-midi, il effectue un aller-retour à Metz en train. Le doit rebrousser pour prendre la direction de la vallée de
lendemain, il se rend à Novéant en train pour une visite la Bruche. Après la visite du Feste Wilhelm II, le souverain
sur les champs de bataille. Il est rejoint à Amanvillers retourne en train à Strasbourg depuis la gare de Mutzig.
par l’Impératrice, venue par un autre train spécial. Le Le 17 mai, après avoir assisté à une parade militaire, le
couple passe la nuit à Metz et retourne le lendemain en Kaiser quitte l’Alsace via Lauterbourg.
train à Courcelles.
Le 3 mai 1899, le train impérial entre en gare de
Le 18 octobre, le Kaiser accompagné de l’impératrice et Strasbourg. Mais tout le monde n’en descend pas : les
de nombreux princes allemands se rendent en Alsace, à enfants restent dans leur voiture-salon qui est ensuite
Woerth, sur les lieux d’une des batailles décisives de la accrochée à un train régulier pour les emmener vers
guerre de 1870-71, afin d’y inaugurer le monument érigé Courcelles. Le jour même, le Kaiser visite le Mont-Sainte-
à la gloire de l’empereur Frédéric I. Pas moins de sept Odile. Son train l’emmène de Strasbourg à Obernai d’où
trains spéciaux acheminent les curieux strasbourgeois il rentre le soir même. Le lendemain, c’est une visite
jusqu’à Woerth. Vers 11h30, le train impérial entre à son sur les ruines du château du Hohkönigsburg qui est au
tour dans la gare décorée, sous les acclamations de la programme. Le train arrive à Sélestat où l’attend une
foule. En milieu d’après-midi, tout ce beau monde repart calèche. Le retour s’effectue également en train depuis
vers Strasbourg : le Kaiser dans son train impérial, les Sélestat. Le 5 mai, c’est le départ pour Courcelles. Le 9
autres invités à bord d’un train spécial. mai, le souverain se rend de Courcelles à Ars-sur-Moselle.
À Saint-Blaise, il pose de la première pierre du Fort von
Le 19 octobre, le Kaiser se rend en train spécial à Mutzig Haeseler. La journée du 11 mai commence par un tra-
pour visiter le Feste Kaiser Wilhelm II, un important jet Courcelles – Metz, suivi d’une visite de la ville et des
ouvrage militaire dressé sur les hauteurs. Puis, il visite hauteurs environnantes. Le retour à Courcelles s’effec-
la chasse impériale près de la maison forestière du tue depuis la gare d’Amanvillers. Le lendemain, nouveau
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