Page 16 - Les chemins de fer impériaux d'Alsace-Lorraine (extraits)
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La composition des trains
Les trains de voyageurs sont en général composés de faire leurs achats. Sur les lignes des vallées vosgiennes
voitures à voyageurs et d’un fourgon pour le transport et du Piémont, les compositions sont régulièrement ren-
des bagages. Parfois on y ajoute une voiture postale forcées les dimanches et jours de fête afin de répondre à
voire un wagon pour le transport des marchandises de l’afflux de citadins venant respirer l’air de la campagne.
la grande vitesse. Les règlements de composition des Les documents officiels précisent parfois que les compo-
trains indiquent la destination, le nombre, le type et de sitions sont à renforcer en cas de beau temps.
l’ordre des voitures.
La composition des trains rapides est plus complexe. En
La première règle de composition des trains est liée à effet, les trains sont souvent composés de voitures ayant
la sécurité. Afin de limiter le nombre de victimes en cas des itinéraires différents. Dans les grandes gares, le train
d’accident, le fourgon est placé immédiatement derrière est remanié : on y ajoute de nouvelles voitures, tandis
la locomotive. Lorsque cette règle ne peut être appliquée que d’autres sont détachées. L’ordre de composition du
et qu’une voiture à voyageurs doit circuler directement train est étudié avec soin afin de manœuvrer le moins de
derrière la locomotive, les premiers compartiments de voitures possible et ainsi réduire les désagréments occa-
la voiture sont condamnés. De nombreux trains rapides sionnés. Jusque dans les années 1890, les rapides sont
comportent deux fourgons – un en tête, l’autre en queue composés de voitures à deux ou trois essieux. L’arrivée
– afin d’éviter des manœuvres supplémentaires lors du du matériel à intercirculation transforme radicalement
passage dans les gares en cul-de-sac, comme l’ancienne l’aspect des trains rapides, désormais composés de
gare de Metz par exemple. voitures à bogies. Par mesure de sécurité, les réseaux
interdisent progressivement l’incorporation de voitures
à deux essieux dans des trains composés de voitures
Lorsque le train comporte un ambulant postal, celui-ci
à bogies.
est placé directement derrière la locomotive. En effet, à
cette place, les cahots y sont faibles, ce qui facilite le tra-
vail des postiers. Cette règle suscite toutefois des polé- Dans les trains rapides, la proportion de voitures des
miques au vu du tribut humain payé par l’administration classes supérieures est élevée. Les premiers D-Zug sont
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postale lors des accidents de chemin de fer. Ainsi, lors de d’ailleurs exclusivement composés de voitures de 1 et
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la catastrophe de Bischwiller en 1900, pas moins de trois 2 classe.
agents des postes périssent dans les décombres de l’am-
bulant postal. Les D-Zug sont composés de voitures à intercirculation
tandis que les Schnellzug se composent de voitures à por-
Les trains omnibus circulant dans les zones rurales com- tières latérales. Les trains de luxe comportent en général
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portent en général un fourgon, une voiture mixte 1 /2 deux fourgons, une voiture restaurant ainsi que deux à
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classe, une ou plusieurs voitures de 3 classe. À partir de trois voitures-lits. La voiture restaurant jouxte toujours
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1906, s’ajoutent une ou plusieurs voitures de 4 classe. l’un des deux fourgons, les provisions de nourriture y
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Sur certaines lignes secondaires, la 1 classe est même étant entreposés.
absente. Les voyageurs des classes supérieures doivent
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se contenter d’une voiture de 2 classe ou bien d’une voi- Enfin, lorsque le niveau du trafic de marchandises expé-
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ture mixte 2 /3 classe. Seuls les trains ouvriers ne com- diées sous le régime de la « grande vitesse » le justifie,
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portent que des voitures de 3 classe (à partir de 1906 : un wagon de marchandises couvert permet de suppléer
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4 classe). le fourgon.
Les trains omnibus sont composés le plus souvent de voi-
tures à portières latérales à deux ou à trois essieux. Par
contre, les lignes secondaires sont le plus souvent dotées
de voitures à couloir central et passerelles d’extrémité.
Les voitures qui composent les trains de voyageurs des
lignes locales circulent le plus souvent en bloc. Ainsi
chaque ligne est parcourue par deux ou trois rames,
dont la composition est renforcée les jours d’affluence
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avec des voitures de 3 et 4 classe. C’est le cas notam-
ment des jours de marché, durant lesquels les ruraux
affluent dans les bourgs pour vendre leur production et
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