Critique du livre « Les chemins de fer impériaux d’Alsace-Lorraine » dans les Dernières Nouvelles d’Alsace (27.12.2018).
La Passion du Rail
Après un premier recueil et diverses contributions à des ouvrages collectifs portant sur l’épopée du rail dans la région de Molsheim et dans la vallée de la Doller, l’ingénieur en génie civil Jean-Georges Trouillet, également connu pour être le fondateur et le secrétaire général d’Unser Land, témoigne une nouvelle fois par écrit de sa passion pour les chemins de fer en la croisant avec celle qu’il a pour l’histoire régionale. Le résultat, paru cet automne, prend la forme d’une impressionnante monographie de 472 pages grand format sur les chemins de fer d’Alsace-Lorraine, et accessoirement du Luxembourg, pendant la période allemande, soit du Traité de Francfort (1870) à l’Armistice de 1918.
Le livre, qui fait la part belle aux photos inédites, cartes et illustrations, traite pour commencer de l’organisation et du développement du réseau exploité par la Kaiserliche General-Direktion der Eisenbahnen in Elsass-Lothringen (EL en abrégé), administration publique basée à Strasbourg, mais placée sous la tutelle et l’emprise d’un office impérial dédié dont le siège était à Berlin. Le second chapitre consacré à la vie quotidienne, aux activités sociales et aux conditions de travail des cheminots surprendront peut-être le lecteur du XXIème siècle : autour de 1900 les roulants de l’EL alignaient de 350 à 400 heures de travail mensuel !
L’évolution du trafic voyageurs ainsi que celle du transport de marchandises, dont les revenus étaient de loin les plus importants, y sont analysés de manière très rigoureuse et détaillée. La dernière partie évoque comme il se doit les aspects militaires du réseau ainsi que le rôle joué par les cheminots durant le premier conflit mondial.
« La publication de cet ouvrage est le fruit de longues années de travail de recherche documentaire », rappelle volontiers l’auteur, qui travaille dans l’ingénierie ferroviaire et ne prétend pas faire œuvre d’historien. Celles-ci l’ont conduit au centre national des archives historiques de la SNCF au Mans, aux archives fédérales allemandes, à la BNU de Strasbourg et dans de nombreuses autres bibliothèques et services d’archives en France, en Allemagne, au Luxembourg et en Suisse.
Xavier Thiery
Dernières Nouvelles d’Alsace, cahier Région, 27.12.2018
Commentaires récents